South Survivors

Putain, je suis médecin et j'suis même pas fichu de voir c'qu'il m'donne !

Emi était tellement faible, qu'elle ne put même pas voir ce que l'homme lui enfonça dans la bouche. Elle avait beau avoir confiance en lui, il n'avait pas l'air franchement sûr de lui quant aux médicaments.
À peine arrêter qu'ils étaient déjà parti.
Emi comprenait, c'était dangereux. Mais une part d'elle, bien qu'égoïste, ne voulait seulement une chose : s'arrêter, se reposer.
Malheureusement, c'était incontestable.

"Tu viens d'où ? Demanda Emi. Je veux dire... Tu... Tu avais un groupe ? Perdu ?"

Emi parlait pour éviter de sombrer.

"Moi... Avais un groupe avant. Avant..."

Prononcé ses mots étaient un poids pour Emi. Mais ce poids se faisait plume lorsqu'elle se confia doucement à Wolf.
Après son séjour avec Michonne et Merle, elle n'avait pas énormément parlé.
Eux, ils se déchaînaient sur des rôdeurs. Emi, elle ne pouvait se déchaîner sur rien, elle ne tuait rien. Alors tout rester en elle.

"On était... Dans une prison. Avec des gens, super... Mon frère jumeau était là aussi. Mais après, un fils de... Un gars est venu tout détruire. Détruire notre cocon. Notre seul lieu de prospéri..."

Emi s'étouffa. Elle se couvra le visage dans la chemise de Wolf. Elle réprimanda une envie de vomir. Elle essuia du mieux qu'elle put la chemise de Wolf.

Elle était gênée quand il la vit s'essuyer sur sa chemise. Ça n'avait pas d'importance pour lui.

- T'en fait pas pour la chemise. Dit-il en lui souriant.

Elle avait l'air rassurée. Ce n'était pas son genre de se mettre en colère.

- Pour te répondre, J'ai eu un accident de voiture et j'ai perdu la mémoire. Le médicament que je t'ai donné, je prenais le même lorsque j'avais contracté une infection pulmonaire il y a plusieurs années. Ce souvenir m'est revenu en voyant la boite. Au loin, des poteaux électriques se dressaient au loin.

- Une route droit devant !  

Michonne poussa un soulagement et le groupe continua de marcher à travers le champs.

- Peu après l'accident, une femme que j'ai connu il y a longtemps m'a récupéré avec un de ses amis. Ils m'ont ramené dans une caserne de pompier afin de m'y soigner. Il y avait un homme mal en point la bas ainsi qu'un garçon, son fils je présume.

Ils arrivèrent sur la route, aucun rôdeur à l'horizon, ça leur donnait du répit. Deux routes, deux chemins possibles mais lequel prendre ?

Emi eut un déclic dans sa tête. Un homme, mal en point avec son fils ? Elle agrippa avec le peu de forces qui lui rester la chemise de Wolf :

"Leurs noms ?"

Emi le suppliait du regard. Et si son frère était avec lui ?
Des larmes commençaient à lui piquer les yeux. Elle ne savait pas si c'était de joie ou d'autre, mais elles étaient là.
Wolf regarda Emi incrédule.

"On va où ?"

Emi regarda plus loin. C'était Michonne qui questionner Wolf. Emi respirait fort, très fort. Son cœur allait presque s'arracher de son cœur.

"À gauche. Prononça Emi avec peine."

Emi reporta son attention sur Wolf.
Et si c'était Rick et Carl... Et s'ils avaient survécu. Elle le savait, c'était eux. Elle en était sûre !
Mais si ce n'était pas le cas ? Emi serait encore plus détruite...

"Re... Repose-moi !"

Son regard à changé quand j'ai cité l'homme blessé ainsi que le garçon. Se pourrait-il qu'elle les connaisse ?
- Non. Répondit L'homme sans même la regarder. La nuit va bientôt tomber, on doit continué à marcher, désolé ...

Le groupe prit le chemin qu'Emi avait suggéré et c'est dans le silence que la marche se fit. Après une heure à vagabonder à la recherche d'un endroit, un panneau se dressait devant eux. " Thank you for visiting Charming".

- Restez sur vos gardes.

"Non. La nuit va bientôt tomber, on doit continué à marcher, désolé..."

Non... Comment ça non ?

Emi s'enflammait intérieurement. Elle était presque sûre qu'elle était beaucoup plus chaude intérieurement qu'extérieurement. Mais malgré le fait qu'Emi n'avait pas bougé aujourd'hui, elle était épuisée. En plus de ça, les médicaments que Wolf lui avait fait avaler l'avaient encore plus assommée. Elle voulut se débattre, tenant fermement sa chemise, poussant des gémissements de plainte pour le faire réagir mais rien. Il continuait à marcher, tête haute, se dirigeant par le chemin qu'Emi avait proposé. C'était par ailleurs, très étrange car c'était pour elle, la première fois qu'on suivait ses instructions.
Emi avait finalement sombré dans le sommeil, tenant encore avec fermeté la chemise de Wolf et bavant presque sur lui.
Elle devait avoir dormi, presque une heure, lorsque Wolf adressa au groupe une mesure de précaution. Ce qui fit réveiller Emi. Elle était toujours dans un état pas possible. Les cheveux qui collaient à son front, certains sur ses lèvres gercés et presque blanche. Emi avait des courbatures de partout...
Elle ramassa au plus profond d'elle toutes les forces nécessaires pour poser sa main brulante sur la joue de Wolf.

"Ramène-moi où ils étaient... Je t'en supplie..."

- A l'heure actuelle, ils ont du déserter la caserne et dans ton état, je ne prendrais pas le risque de te ...

La main de la jeune femme rentra en contact avec la peau de son visage. Instinctivement, il l'empoigna par le poignet pour ôter la main de sa joue mais se retint au dernier moment.

Sa main était chaude, fragile et douce. Sans même le décider, ses yeux se fermèrent. Cela fut difficile de mettre un seul mot sur ce qu'il ressentit à cet instant. La peur, la douleur, le désespoir et toute autre chose qui pouvait ronger son âme avait disparu. Un sentiment de sécurité, de paix et d'affection s'encrait en lui peu à peu.
Qu'est ce qui me prends ... Quand il ouvrit les yeux, Emi avait toujours sa main contre lui.

- Je ... désolé. Dit-il tout en écartant sa main de son visage.

Durant cet infime instant, éphémère soit-il, il s'était senti ... vivant.

Emi serra très fort ses lèvres ainsi que ses yeux.
Lorsqu'il retira sa main, Emi fut prise d'un désespoir énorme. Rick et Carl étaient là-bas, il ni a même pas... Elle ne sait combien de temps, mais ils étaient près d'elle. Elle qui avait gardé sa fille comme elle le put... Elle voulut crier son désespoir, mais c'était impossible car elle était de plus en plus faible. Son frère lui manquait énormément et elle avait vu des personnes chères à ses yeux mourir. Et en plus de ça, elle avait contracté la maladie de la prison.

"De quoi t'excuses-tu ?"

Sa voix était faible, très faible même.
Mais elle voulut reposer une nouvelle fois sa main sur la joue de Wolf car sa peau était fraiche et, elle aimait être en contact avec sa peau.
L'envie était trop présente... Comme Oscar Wilde le dirait : "le meilleur moyen de résister à la tentation est d'y céder".
Elle reposa sa main sur la peau de Wolf et elle fut prise d'un frisson.

"J'aime ta peau..."

Emi rougissait de plus belle. Et pour une fois, elle était contente que la forte fièvre qui teinter sa peau de rouge pût cacher sa timidité.
Elle se sentait tellement petite face à son corps imposant.
Et la manière dont il l'agrippait la protéger de tout.
Elle se sentait définitivement bien avec lui.
Le bémol : la maladie.

"Tu peux me serrer un peu plus fort ?.." Demanda Emi dans un petit gémissement de bien être.

Il se sentit gêné et regarda aux alentours pour voir si les filles avaient observés la scène. Michonne et la fillette étaient loin d'eux en train de discuter ce qui le rassura.

- De quoi t'excuses-tu ? Demanda Emi.

L'homme reporta son attention sur elle.

- Par rapport à ma réaction, ça me ressemble pas et je...

Elle reposa sa main au même endroit.

-J'aime ta peau...

La même sensation de bien être qui l'avait parcouru quelques secondes plus tôt recommença à faire son effet. Il lutta de toutes ses forces pour se concentrer.  

- Tu peux me serrer un peu plus fort ? Lança t-elle tout en gémissant contre lui.

Un courant électrique parcourut tout son corps. L'étreindre contre lui ne l'aidait pas. La regarder dans les yeux ne l'aidait pas. Dès lors que ses mots était sorti de ses lèvres, il n'avait aucun échappatoire. Elle avait une certaine emprise sur lui et il ne sut l'expliquer mais il devait se ressaisir.

- La fièvre te fait délirer. On devrait rester à distance l'un de l'autre...

"Et oh, pour une fois que je ne délire pas... Mais tu as raison, on ne peut pas se permettre que tu tombes malade."

Emi relâcha finalement son emprise. Elle fit une petite moue tout en regardant la petite et Michonne avançait droit devant eux. Aucun rôdeur n'était là, ça pourrait presque être une belle journée. D'autant plus que Michonne alerta à Wolf qu'ils étaient proches d'un lycée, où les grandes grilles pouvaient protéger des rôdeurs. En espérant qu'à l'intérieur, aucun ne s'y trouvent.
Emi essaya le plus qu'elle put de dégageai des mèches collaient sur son visage. Elle donnerait tout pour une bonne douche. En se dégageant le visage, elle put apercevoir le visage de Wolf, beaucoup mieux que la première fois. Elle sourit alors, le plus discrètement possible. Et lorsqu'il rapporta son intention sur elle, elle fit mine de regarder ailleurs. Et regarder ailleurs, c'était regarder le gros nuage de fumée, de plus en plus noir.

"Ça, ça ne sent pas bon. Il va se propager très vite. Il est très gros, personne n'est là pour l'éteindre. Avant, avec mon jumeau, on était pompier. Enfin, lui. Moi j'étais pompier urgentiste, je m'occupais des blessés. Vu que je n'étais pas physique, je me suis tournée sur la médecine. Quand l'épidémie s'est propagée, mon frère et moi étions complémentaires. Il était le physique et moi la médecin."

Elle bailla bruyamment.

"On va s'arrêter là, tu crois ? J'aimerai tellement me reposer, même si c'est dans les lits d'internats. Je déteste les internats. Mais là, je crois que si on s'arrêtait, je les aimerais vraiment fort !"

Elle rigola légèrement avant de bougeait un peu la tête pour pouvoir trouver une place plus confortable.

"J'ai tellement envie de prendre une douche, un bain, n'importe ! Je suis toute collante, je déteste ça... Et j'ai soif aussi. Bon, je me plains beaucoup... Truc positif : un beau gars musclé me tient fermement dans ses bras."

Elle baissa la tête, faisant mine de toussoter après ça.
Putain, pourquoi je suis comme ça et pourquoi je dis ça...

Arriver devant la grille, Michonne dégaina son katana et la petite fille sortit son petit lance-pierre. Emi se retenait de pouffer de rire. Elle regretta aussitôt, elle était quand même méchante avec cette petite... Comment avait-elle réussit à vivre seule tout ce temps ?

"Dans ma poche, il y a un truc pour tirer... Je ne sais plus comment il s'appelle... Tu peux le prendre si tu veux, au cas où il y aurait des rôdeurs à l'intérieur... Tu vas devoir me poser aussi."

Après avoir reposé Emi au sol, il posa un genou devant l'enfant.

- Comment t'appelles-tu ?
- Evan... Evangeline. Répondit-elle.
- Ok Evangeline. Toi et Emi, vous restez derrière moi. Quand je te dis de courir, tu cours d'accord ?

Elle acquiesça d'un hochement de la tête. Il récupéra son fusil auprès de Michonne avant de s'adresser à Emi.

- Tu peux me montrer l'arme dont tu m'as parlé ?
- Oui. Fit-elle en sortant l'arme de sa poche.
- Un Colt 45... Il retira le chargeur. Cinq balles dont une dans le canon. Tu dois pouvoir te protéger, gardes le. Tu ne l'utilises que si nécessaire.

Elle lui fit un léger sourire, il prit ça pour un "oui".
Elle a l'air d'aller mieux...

C'est avec son marteau en main qu'il ouvrit la marche suivit du reste du groupe. Ils franchirent deux grandes portes et arrivèrent dans le hall d'entrée. A part des sacs de cours qui trainaient au sol, aucune présence de rôdeur. Un plan d'évacuation était affiché sur le mur à sa droite, cela leur serait utile pour fouiller tout l'établissement sans se perdre.

Emi marchait avec grande peine. Près d'elle se tenait la petite fille qui jetait des coups d'œils rapides de chaque côté.
Pas la présence de rôdeur pour l'instant.
Emi s'avança jusqu'au mur où elle vit le plan d'évacuation. Elle chercha des yeux l'internat et lorsqu'elle le trouva, elle se sentit rayonnée.
Michonne sortit de son sac une lampe torche qu'elle donna à Wolf, en gardant une sur elle. Michonne n'avait pas ouvert la bouche une seule fois depuis le début du trajet. Et Evangeline, elle avait l'air d'une petite pestouille, faisant les quatre cent coups pour faire tourner Michonne en bourrique.

Tout en marchant, Emi regardait Wolf qui était devant elle.
Putain, arrête de le regarder comme ça...

Ils entrèrent dans la cafétéria de ce lycée. Michonne prit le devant de la pièce, fouillant dans les moindres recoins des rôdeurs. Mais comme il n'y avait rien, elle fouilla pour trouver de la nourriture. Wolf ferma les grandes portes tandis qu'Emi s'installa sur une chaise. Elle souffla un bon coup, épuiser. La tête tournante, elle était obligée de faire de gros efforts pour ne pas s'effondrer. Elle n'attendait plus qu'une chose : quitter la cafétéria pour pouvoir rejoindre les dortoirs.
La tête appuyait sur une table, elle observait Wolf.
Regarde-moi, regarde-moi...

Il barricada du mieux qu'il pouvait à l'aide de table et de chaise tous les accès de la cafétéria. Quand il se retourna, Evangeline était en train de chouiner auprès de Michonne.

- Je la veux ! Rends la moi ! Cria Evangeline.
- A condition que tu m'aides à chercher de la nourriture. Répondit calmement Michonne à l'enfant.
- Promis ?
- Promis.

Elles franchirent une porte battante, surement un accès aux cuisines pensa t-il.
Ça doit avoir de l'importance pour qu'elle pique une colère. C'était marrant de les voir se chamailler, ça mettait un peu d'ambiance dans ce monde post-apocalyptique. Le silence régnait dans le réfectoire.

Sans même la regarder, il pouvait deviner ou le regard d'Emi était dirigé. Elle n'attendait que ça, que leurs regards se croisent de nouveaux. Il leva les yeux et eut raison. Sa tête était posée sur une table, ses yeux braqués sur lui. Il marcha vers elle jusqu'à sa table.

- Je vous offre un verre ?

Emi lui offrit le plus beau de ses sourires, même si elle était presque sûre que son état la rendait horrible. Elle se mordit la lèvre.

"Avec grand plaisir monsieur. Un verre d'eau pour moi, je ne bois pas souvent. Pourquoi ? Parce que peu de gens m'invite boire un verre."

Elle se gratta la nuque, toute gênée. Elle prenait goût à ce nouveau jeu. Et ça lui faisait oublier qu'elle était malade, et qu'elle n'était plus avec son frère.
Wolf s'installa en face d'Emi, qui elle se redressa lentement. Il fouilla dans le sac laisser de Michonne et sortit une bouteille d'eau qu'il lui tendit.

"Vous aviez dit un verre, pas une bouteille. Mais ça va faire l'affaire, tant que je suis en votre compagnie. Buvez avant, je suis malade."

Elle savait parfaitement que la vie n'était plus normale, mais ce "jeu de normalité" faisait énormément plaisir à Emi. Elle se sentait revivre. Elle fouilla dans sa poche et trouva un élastique. Elle attacha ses cheveux en chignon, laissant quelques mèches rebelles.

"Alors, comment vous appelez-vous ?"

Emi avait un sourire et une voix enjôleuse.
D'un coup, elle entendit un grand fracas dans la cuisine, puis Michonne arrivant en courant avec Evangeline, riant tout deux. Elles brandissaient fièrement devant elles, plusieurs tablettes de chocolat.
Emi, gênée, baissa son sourire, tout en regardant Wolf la tête légèrement baisser.
S'appuyant de la table pour rejoindre Michonne, elle fit quelques pas, très mal assurée car ses jambes étaient toujours cotonneuses. Elle attrapa une tablette de chocolat et la regarda avec envie. Elle s'appuya sur une chaise et s'installa sur le sol. Elle regarda tour à tour tout le monde, les larmes aux yeux.

"J'crois que ça fait des mois que je n'ai pas mangé de chocolat, merde."

Puis elle fut prise d'un petit rire qui était accompagné par des petites larmes de joie.
Elle brisa un morceau de chocolat qu'elle apporta à ses lèvres.
Elle croqua un bout tout en regardant Wolf et en lui souriant.

J'ai tellement envie de le reprendre dans mes bras...

Pourquoi elle me regarde de cette façon...
Il croqua dans sa tablette et détourna le regard pour fixer le mur devant lui. Michonne cuisina des boites de flageolets à la tomate qu'elle avait pu récupérer avec l'aide d'Evangeline. Le repas se passa dans la joie et la bonne humeur sauf pour l'homme qui n'avait décroché aucun mot de la soirée. Il était resté dans ses pensées. Celles-ci le quittèrent quand Michonne l'interpella pour lui dire de se préparer. Le groupe devait à présent se rendre dans les dortoirs afin de passer la nuit la bas.

Durant tout le trajet, le bruit de leurs pas résonnèrent dans les longs couloirs parsemés de portes et de casiers.
Aucun rôdeur, j'aime pas ça. Une masse suspecte au sol le mit en alerte. Il dirigea le flux de la lampe torche droit dessus mais ce n'était rien d'autre qu'un cassier renversé. Il jeta un bref coup d'oeil à la vitre qui donnait une vue sur la cour. Pendant un bref instant, il crut apercevoir une ombre au loin puis celle-ci disparut dans l'obscurité.
Je deviens parano...

Ils empruntèrent un escalier puis longèrent un couloir. De temps en temps, il examina les plans affichés sur les murs afin de ne pas s'égarer. Quelques minutes plus tard, ils arrivèrent devant l'escalier qui donnait accès aux dortoirs. l'homme leur fit signe de s'arrêter.

- Je vais vérifier l'étage. Restez la.

Sans attendre de réponse de leur part, il gravit les marches deux par deux puis franchit une porte une fois arrivé en haut. Il referma derrière lui et guetta le moindre bruit ou mouvement suspect. Il siffla mais en vain, la pièce avait l'air vide. A l'aide de la lampe, il scruta un peu partout et réalisa par la même occasion qu'aucune fenêtre n'était présente ce qui lui permit d'allumer la lumière.

- Evangeline va aimer cet endroit.

Il se trouvait dans une salle de détente. Elle contenait un billard, un baby-foot ainsi qu'un coin bd. Il constata une porte à l'autre bout de la pièce près d'un canapé et une autre à quelques mètres devant lui. Il prit la plus proche qui menait au dortoir des garçons. Mis à part un bordel pas possible et l'eau chaude indisponible, l'endroit était inspecté.

Il revint dans la pièce voisine et prit l'autre porte, celle du dortoir des filles. Tout comme l'autre dortoir, il fouilla minutieusement chambre après chambre, recoin après recoin. Après la fouille, il essaya l'eau chaude sans grande conviction et à sa grande surprise le chauffe-eau fonctionnait. Il se hâta vers la sortie et dévala les marches.

- Mesdames, une douche bien chaude vous attends !

Emi rayonna une nouvelle fois. Une douche chaude, elle l'avait tant désiré. Elle se faufila dans la pièce ou se trouvait des jeux puis dans le dortoir des filles. Elle prit la première chambre qu'elle vit. Une chambre avec quatre lit. Elle s'allongea sur le premier, à bout de forces. Michonne et Evangeline avaient été les premières à prendre leurs douches. En attendant, Wolf était resté dans la salle de jeu. Emi était restée allongée, somnolant. Elle avait l'air d'aller mieux, même si elle appréhendait cette nuit.
Son tour de douche arriva. Elle eut beaucoup de mal à retirer ses vêtements, qu'elle devait -par ailleurs- vraiment changer. Elle fouillera dans les placards, voir si quelques choses pouvaient l'habiller.
Elle ouvrit l'eau chaude et se délecta de sa joue. Elle caressa doucement son corps avec un savon, qui ne sentait pas particulièrement bon, mais qui l'aiderai à faire partir la crasse.
Elle baissa la tête et vit toute l'eau crasseuse partir.
Elle pencha sa tête en arrière pour laisser l'eau frappait son visage, passant sa main dans ses cheveux.
Elle sortit de sa douche, prit une serviette et se contempla dans le miroir. La crasse avait disparu, elle pouvait enfin se reconnaître.
Elle fouilla dans un tiroir et vit une paire de ciseaux. Elle attrapa sa longue chevelure pour donner un bon coup de ciseau. Elle sortit les cheveux courts. Ils arrivaient à ses épaules, voir moins. Ça lui avait fait énormément de bien, étant donner que ses cheveux lui arrivaient au milieu du dos. La différence était flagrante, mais Emi se sentait bien.
Elle était seule dans la chambre, elle laissa tomber sa serviette et se mit à chercher des affaires. Son corps était maigre, elle n'avait jamais connu ça auparavant. Son tour de taille était vraiment fin et on pouvait apercevoir ses côtes. Elle en était presque répugnée.
Elle trouva des sous-vêtements propres, ainsi que de nouveaux vêtements.
Elle se dirigea vers la salle de jeu et vit Michonne et Evangeline s'éclataient sur le babyfoot avec une balle de fortune, tandis que Wolf barricadait la porte avec des canapés. Elle s'approcha doucement de lui et lui tapota timidement l'épaule.

"Tu peux aller prendre une douche maintenant..."

- Ok... attends. Il lui attrapa le poignet avant qu'elle ne fit demi-tour. J'ai quelque chose à te demander, suis moi s'il te plait. Lança t-il en prenant le sac contenant les fournitures médicales.

L'homme emmena Emi dans une des chambres du dortoir et referma la porte derrière elle. Cela remontait à quand la dernière fois qu'il se trouvait dans une chambre accompagné d'une fille. Il en avait aucun souvenir.

- Tu disais t'y connaître en médecine. Dit-il en enlevant sa chemise. Sina ne m'a pas recousu après m'avoir enlevé la balle et ça risque de s'infecter...

Lorsqu'Emi vit Wolf retirait sa chemise, elle n'avait presque plus écouter, préférant observer minutieusement son corps. Sauf quand il prononça le nom de Sina.
Sina...

"Sina était avec toi ?"

Emi était affolée. Sina était donc vivante ! Elle sentait une joie l'envahir, même si elle détestait cette fille. Elle voudrait la retrouver, mais elle sait que les retrouvailles ne seront pas des câlins et des bisous.
Elle serait comment nos retrouvailles avec Sina Banana ?

"Putain, pourquoi tu ne me l'as pas dit plutôt ? Et eh pour ta blessure, oui je m'en occupe ! Et je m'y connais pas qu'un peu en médecine, c'était mon boulot ! Par contre, il faudra que tu me dises où elle est et il faudra aller la chercher ! Et par ailleurs, dis-moi qui il y avait d'autre, ça ira plus vite..."

Emi poussa Wolf à s'asseoir sur un lit. Elle attrapa le sac de Michonne où elle trouva du désinfectant. Elle prit une compresse et l'imbiba.

"Ça risque de picoter."

Elle tapota doucement sur la plaie. Elle ne pouvait s'empêcher de regarder son torse bien tailler. Elle se mordit les lèvres, gêner de son comportement. Elle fouilla dans le sac, à la recherche d'un anesthésiant mais elle ne trouva rien. Elle se retourne vers Wolf.

"J'ai aucun moyen pour t'anesthésier, ça risque de faire un peu mal. Normalement, il est inacceptable de faire des points de suture sans anesthésie locale chez un enfant ou un adulte... Mais là, on n'a pas le choix"

Elle attrapa les objets pour faire les points de suture et s'approcha de Wolf.

"Tu veux mordre un truc ?"

Il hocha la tête en signe de négation. Elle s'approcha de lui et lui déposa un petit baiser sur la joue.

"Tu es fort, courage."

- Fais ça vite si possible.

Elle acquiesça et commença à le recoudre. L'homme gémit plusieurs fois accompagné de grognement. Quand la douleur fut moins intense, il ouvrit les yeux et desserra un peu plus les dents. Son regard était fixé dès à présent sur la femme, qui était concentré sur les points qu'elle suturait. Il décida d'engager la conversation.

- Je ne savais pas que tu... la connaissais. Elle n'avait pas détourné le regard de la plaie mais semblait l'écouter. Il y avait une autre... personne avec eux, Matt il me semble. Elle leva les yeux vers lui. Je peux comprendre que tu veuilles les retrouver mais ils ont du quitter la caserne à mon avis. Je te laisserais pas y aller.

"Je ne savais pas que tu... La connaissais. Elle n'avait pas détourné le regard de la plaie mais semblait l'écouter. Il y avait une autre... Personne avec eux, Matt il me semble. Je peux comprendre que tu veuilles les retrouver mais ils ont dû quitter la caserne à mon avis. Je ne te laisserais pas y aller."

Emi ouvra grand les yeux et se recula. Elle avait la mâchoire grande ouverte.

"Matt... Matt était là-bas ? Il faut qu'on y retourne, je t'en supplie, c'est mon frère, je dois le retrouver ! Il est vivant putain, je dois le retrouver ! Je t'en supplie !"

Les larmes commençaient à monter. Elle prit ses cheveux dans ses mains et se les tira, regardant en l'air.

"Putain, Matt est là-bas ! Il faut qu'on y retourne, c'est mon frère, MON FRERE tu comprends ?"

Elle criait fort et elle se demandait pourquoi Michonne et Evangeline ne débarquaient pas. Elles fouillaient peut être le dortoir des garçons.
Elle se jeta près de Wolf. Elle était proche de lui et accroupie face à lui. Elle le regardait en l'implorant.

"Imagine... Tu vis dans une prison, bien installé, protéger des rôdeurs. Et là, un barge débarque et tire sur tout le monde. Tu perds la personne la plus chère à tes yeux, pensant qu'elle est morte. Là, c'était mon cas... Je t'en pris Wolf. Il faut les retrouvé... Si je suis encore là, c'est grâce à Matt ! Et si tu ne m'aides pas, j'irai seule."

Elle se releva, prit son arme qu'elle enfila dans sa poche et prépara quelques affaires très vite.

"Je peux y arriver seule ! Tout le monde me sous estime... Mais personne ne sait qui je suis. Et tout ce que je ferais pour retrouver mon frère. "

Emi fut prise d'un énorme mal au ventre. Elle se tint du mieux qu'elle put au lit mais sans grand succès. Elle serra son ventre dans ses mains, regardant Wolf.

"De toute façon, pourquoi tu ne veux pas me laisser y aller hein ? Je ne suis rien pour toi..."

Elle baissa la tête et laissa tomber ses affaires. Elle était triste de ne rien signifier pour lui. Même si elle trouvait ça étrange, car ils ne se connaissent pas vraiment...
Elle prit sa tête dans ses mains et éclata en sanglots.

- Comment tu peux savoir ce genre de chose hein ? T'es dans ma tête maintenant ?! Lança t-il en se relevant du lit. Vu que t'as l'air de tout savoir, vas y ! Va chercher ton frère dehors dans tout ce putain de bordel ! Tu crois vraiment que dans ton état, tu vas réussir à le retrouver lui et les autres ? La seule chose que tu réussiras, c'est de mourir !

Il vit couler des larmes de ses yeux, elles ruisselaient sur ses joues. L'homme s'en voulut de s'être mis en colère contre elle.

- Emi... Il lui prit la main. J'aurais pas du m'emporter,je... je m'excuse.

Elle observait toujours sa main sur la sienne. Une décharge électrique lui parcourut le corps. Elle ne savait pas comment l'expliquer, mais elle voulut qu'il la serre fort contre lui. Elle voulut qu'il le rassure. Elle s'était sentie tellement conne d'avoir dit ça après ce qu'il venait de lui répondre. Elle se lança dans ses bras et le serra fort, mais le desserra lorsqu'elle entendit un petit gémissement de plainte. Elle avait oublié qu'il était blessé.
La tête de son cou, elle laissait les larmes prendre le dessus. Et pour une fois, elle ne se sentait pas faible de pleurer. Au contraire, elle se délivrait.
Tout en sanglotant elle prononça à peine voix :

"C'est de ma faute..."

Elle le serra un peu plus contre elle. Elle manquait de contact corporel. Et elle savait que ni Michonne, ni Merle lui en aurait offert. Le réconfort qu'elle trouvait auprès de Wolf était rare désormais. Alors elle savourait chaque seconde dans ses bras.

"Je suis conne... Désolée..."

Elle se retira légèrement, tout en restant proche de lui. Elle essuya ses larmes du revers de la main.

"On devrait aller se coucher. Tu ne penses pas ?"

Elle lui adressa un faible sourire avant d'essuyer les dernières larmes qui perlaient sur son visage. Elle tira ses cheveux en arrière et se retourna.

"Pardon Wolf."

Elle se dirigea vers un lit ou elle s'installa et tourna le dos à Wolf. Elle caressa doucement le mur blanc et recouvra son corps de la couverture bleu qui était dans la chambre. Elle ferma les yeux et prit une profonde inspiration.

"Bonne nuit..."

- Je vais me doucher... bonne nuit.

Juste après avoir quitter la pièce, il croisa Michonne et Evangeline dans le couloir. Elles sortaient toutes deux de la douche avec des vêtements propres. Après lui avoir souhaité une bonne nuit, elles se rendirent dans la chambre voisine.
Ça me ferait pas de mal de me changer, après tout, ces fringues n’appartiennent plus à personne dorénavant.

Il se rendit donc dans le dortoir voisin afin d'y trouver quelque chose. Quelques minutes plus tard, il en ressortit avec une paire de bottes, un jean, un t-shirt et un cuir. Ce fut sans un bruit qu'il traversa le couloir du dortoir des filles puis franchit la porte qui menait aux douches.

Il referma avec soin la porte derrière lui avec son talon et déposa ses affaires sur le bord d'un des lavabos. Il prit le temps de se regarder dans le miroir, non pas pour se contempler mais pour se questionner. Il aimerait tellement récupérer ses souvenirs. Il déboutonna sa chemise, enleva le reste de ses vêtements sales et enclencha l'eau chaude.

Emi ne trouvait pas le sommeil. La simple pensée que Matt était là, vivant et qu'elle ne pouvait rien faire la faisait devenir folle. Elle se tournait et se retournait chaque seconde, essayant de dormir... Mais en vain.

Elle entendit l'eau coulait. Wolf était en train de se laver.
Emi rougissait puis secoua la tête pour faire partir son image.

Elle souffla longuement et se leva. Elle sortit de la chambre, refermant doucement la porte derrière elle. La couverture sur elle, elle s'installa sur le canapé de la salle de jeu et prit un livre. "1984" de George Orwell. Elle caressa la couverture du roman. Cela faisait tellement longtemps qu'elle n'avait pas dévoré de livre. En générale, elle le faisait tranquillement dans son lit accompagné d'une tasse de thé ou de chocolat chaud. Elle se mit à dévorer des yeux chaque ligne. "On dit que le temps apaise toute douleur, on dit que tout peut s'oublier, mais les sourires et les pleurs, par-delà les années, tordent encore les fibres de mon cœur.". Emi frissonna et laissa tomber sur ses genoux le livre. Elle s'installa un peu plus confortablement sur le canapé et se relaxa. Elle donnerait tout pour être avec son frère... D'un coup elle vit la porte s'ouvrir. Wolf était là.

- J'ai vu de la lumière et je.. voulais juste vérifier.

Il s'apprêtait à quitter la pièce mais s'arrêta. Une conversation s'imposait et le plus tôt serait le mieux. L'homme s'installa sur le fauteuil en face du canapé ou était allongé la jeune femme. Avant de se lancer, il choisit soigneusement les mots qu'il allait prononcer. Il ne voulait pas réitérer la même erreur que tout à l'heure.

- Ecoute, je peux comprendre que tu veuilles retrouver ton frère mais... tu es encore faible. Tu dois d'abord guérir. Quand tu seras rétabli, on les cherchera ensemble. Je te le promets...

Emi baissa la tête. Elle avait confiance en lui, mais si elle ne guérissait pas au plus vite, son frère risquait de ne plus être de ce monde. Elle inspira un grand coup et regarda Wolf. Elle hocha la tête pour lui dire qu'elle était d'accord avec lui et qu'elle attendrait.

"Mais je veux le faire avec toi, d'accord ? J'ai confiance en toi."

Elle lui adressa un faible sourire et se recroquevilla sur elle-même sur le canapé, tout en regardant Wolf.

"J'étais en train de lire un livre de George Orwell. Ça faisait tellement longtemps que je n'avais pas lu. Tu veux le lire avec moi ? Ça ne me dérange pas de le recommencer. Non pas que je suis une fanatique d'Orwell, mais juste pour le plaisir de lire. Ou de partager un autre moment avec toi."

Elle se cacha sous sa couette et rigola nerveusement.