East Survivors

Le temps de garde aurait dû paraître long, mais en réalité Lori ne vit pas le temps passer. Elle ne pensait qu'à une chose: sa famille. Est-ce Rick arrivait à prendre soin et protéger Carl? Ca, à vrai dire, elle lui faisait confiance. Ce qui l'inquiétait d'avantage, c'était la situation de Judith. Etait-elle en sécurité? Avec ce feu qui s'était déclaré en plus des autres dangers de leur quotidien, l'inquiétude avait grandi dans l'esprit de la brunette qui ne pouvait s'empêcher de se demandait comment se portaient ses enfants.
Au cours de ses réflexions, elle avait remarqué que Ribak, s'il s'était endormi directement, avait un sommeil agité. Aussi s'était-elle abstenu de le réveiller tout de suite. Mieux valait qu'il se repose et récupère au maximum pour pouvoir être efficace. Mais au bout d'une demie-heure, le jeune homme se réveilla.

-Salut. Oh, tu avais besoin de repos, je suis pas à quelques dizaines de minutes près. En tout cas, tu as l'air d'avoir un sommeil agité... Ca va?

Lori avait répondu également à voix basse, Glenn dormait aussi paisiblement que possible, il avait de toutes façons l'habitude de ce genre de situation.

Lori fut surprise de la dureté des paroles de Ribak. Elle savait que bien souvent, les nouveaux survivants rencontrés avaient des idées un peu noires, ou tout au contraire ils étaient pleins d'espoir. Mais Ribak semblait avoir pensé mettre fin à ses jours. Il devait être seul depuis bien longtemps pour en être arrivé à de telles réflexions. Mais à présent qu'il les avait trouvé, Ribak semblait plus déterminé à survivre.

-Eh ben... Mais tu es seul depuis combien de temps? N'as-tu jamais croisé de groupe de survivants?

L'épidémie s'était déclenchée depuis quoi, un an et demi, deux ans? S'il avait été seul sans croiser âme qui vive depuis tout se temps, il était compréhensible d'avoir de tels propos. Mais cela semblait impossible à Lori. Elle-même, avec son groupe, avait croisé divers groupes, diverses personnes...

Lori écoutait attentivement le récit de Ribak, et le moins que l'on pouvait dire, c'était qu'il n'avait pas eu de chance du tout! C'était incroyable ce que la nature humaine pouvait se montrer mauvaise. Lori avait peine à en croire ses oreilles. Bien sûr, elle et son groupe étaient aussi tombés sur des tarés prêts à tuer les autres pour s'en sortir, comme ce foutu Gouverneur qui mentait à tout son monde et manipulait les gens. Mais cumuler autant de malchance, c'était assez inouï.

-Je suis désolée... Vraiment, tu n'as pas eu de chance. Pour notre pas, nous avons toujours été un groupe soudé et nous avons toujours accueilli parmi nous ceux qui voulaient se joindre à nous, en vérifiant qu'ils étaient dignes de confiance. Alors je ne te dis pas qu'on n'a jamais eu de mauvaises surprises, mais Rick ... mon mari, et moi, sommes persuadés que c'est l'union qui fait la force. Ces rôdeurs, seuls, peuvent paraître inoffensifs, mais en groupe ils sont dangereux, surtout pour une personne seule. Nous avons perdu beaucoup des nôtres, de nos amis aussi... Mais nous tâchons de rester soudés.

Evoquer Rick lui avait fait un pincement au coeur, elle ne pouvait s'empêcher de penser à lui et aux enfants, et espérait qu'ils allaient bien, qu'ils avaient un abri, que les rôdeurs ne s'approchaient pas d'eux et qu'ils se trouvaient loin du feu et de la fumée noire.

-Ca n'a pas suffi, tu disais? Qu s'est-il passé?

Décidément, le monde était petit! Aussitôt que Ribak avait parlé d'une véritable ville, avec des rempart, Lori avait visualisé Woodbury. Elle aurait tout donné pour qu'aucun de son groupe ne tombe sur cet endroit, avec ce maudit Gouverneur! Elle laissa Ribak continuer, pour voir de quel coté il se situait vraiment. Et visiblement, il n'était pas du coté du Gouverneur. C'était parfait. Néanmoins, une chose l'énervait un peu.

-Pourquoi n'es-tu pas venu en aide aux personnes torturées? Pourquoi ne les as-tu pas libérées? Sais-tu que l'homme n'était autre que Glenn? Et la femme Maggie, sa compagne?

Lori faisait de son mieux pour contenir sa tristesse et sa colère en se remémorant cette aventure. Comment aurait-elle supporté que l'on torture Rick devant elle?

-Je suis désolée... J'imagine que si tu avais pu le faire, tu l'aurais fait. C'est que... Notre groupe a littéralement éclaté à cause de cet endroit. D'abord, Andréa et Michonne se sont retrouvées là-bas. Andréa, d'après Michonne, n'a pas ouvert les yeux assez tôt sur ce... Gouverneur. Et ça lui a coûté la vie. Peu de temps après que nous ayons pu libérer Glenn et Maggie, ainsi que Daryl, qui était dans l'arène avec son frère Merle, le Gouverneur nous a attaqué et a totalement détruit notre camp basé dans la prison. Beaucoup d'entre nous sont morts, et nous avons dû nous disperser. J'ai perdu la trace de mon mari et mes 2 enfants. Voilà où nous en sommes... A cause de lui.

Lori avait du mal à contenir son émotion, mais elle tâchait de rester forte. Rick et Carl étaient des battants, ils allaient s'en sortir, il le fallait. Quant à Judith.. Judith.. si petite et si fragile. Elle espérait tant que ce petit ange était à l'abri. Quand elle la retrouverait, car il n'était pas question d'imaginer le contraire, elle remercierait sans doute jusqu'à la fin de ses jours la personne qui l'avait protégée.

HJ: haha j'adore!

En entendant Ribak lui répondre, Lori réalisa que ses paroles avaient peut-être été un peu rudes. Sous ses airs de mec balèze et blindé, il était sensible, et ça se comprenait avec toutes les épreuves qu'il avait traversées. En plus, il avait semblé si heureux d'enfin trouver un groupe réglo... Instinctivement, Lori posa une main sur l'épaule de Ribak.

-Non... écoute... Je te demande pardon, j'y suis allée un peu fort. Je sais bien que tu as fait ce que tu pouvais. Ce type, le gouverneur, c'était un cinglé. Il t'aurait sans doute tué pour avoir tenté de les aider. Ne te sens pas obligé de partir, je ne t'en veux pas. D'accord? On doit se serrer les coudes, j'ai pas le droit de te reprocher ça.

Bon, s'il s'était agi de Rick, elle aurait pensé tout autrement. Mais pour le moment, elle comprenait, bien que son choix eut été différent.
Elle regarda Glenn, qui dormait toujours, plus ou moins paisiblement. Elle jeta ensuite un oeil du coté de la fumée. Que s'était-il passé?

Glenn voulait bouger, mais il faisait encore nuit. Cette option ne semblait pas très logique à Lori, d'autant que seul Glenn avait pu se reposer. Ribak et elle étaient encore crevés.

-Glenn, il fait encore nuit, je ne pense pas que crapahuter dans les bois soit la meilleure solution. Faut qu'on se fasse un abri sous un arbre. J'ai un morceau de bâche dans mon sac-à-dos, ça devrait être suffisamment étanche pour nous protéger de l'eau.

Elle se leva et se dirigea vers l'orée de la forêt, du coté le plus proche. Au pied d'un arbre, elle posa son sac et sortit la bâche en question qu'elle noua à une branche basse d'un coté, et qu'elle tendit vers le sol, faisant tenir le bout avec des pierre. Un petit abri de fortune qui ferait l'affaire pour les quelques heures restantes avant le lever du jour.

-Ribak, comment peux-tu être sûr que de ce coté on ne trouvera personne? Est-ce que tu en viens?

Si c'était le cas, alors il avait raison. Mais dans le cas contraire, il fallait essayer toutes les éventualités.